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T comme Tavernier (Bertrand)


Je l'ai beaucoup admiré pour ses films comme "Le juge et l'Assassin" ou "La Vie et rien d'autre". J'ai adoré aussi "La Passion Béatrice". Julie Delpy y est d'une sauvagerie extraordinaire. Il aime les acteurs. Quand on tourne avec lui, on a l'impression qu'on va être entouré par ses grands bras et qu'il va vous tenir "sauf". En le regardant, on dirait un vieil adolescent sans soucis. Mais comme tous les ados, il se ronge. Il a un ulcère comme Varda. Comme elle, il fait partie des gens qui se démangent à l'intérieur. Mais qui ont la délicatesse de ne pas le dire. (1990)

 

T comme Théâtre

V  comme Versions Jane


Je rêvais d'un disque inattendu, grandiose.  Philippe Lerichomme, notre directeur artistique depuis vingt ans, m'a convaincu du projet "Versions Jane". Les invités ont joué le jeu, modestement, sans doute pour Serge, et un peu pour moi... D'abord, je me suis rappelé la période Gainsbarre, et  "Sorry Angel" s'est imposé d'emblée. Puis j'ai attrapé les pochettes de disques et j'ai réalisé une sélection d'après les titres. Je devais être un peu désabusée, car m'ont sauté à l'esprit, et aux yeux, de façon totalement inconsciente, un peu comme au Scrabble,... Ces petits riens, ce mortel ennnui, le mal intérieur.... La listedéfilait, homogène, mais pas gaie. Serge répétait toujours que, pour ne pas ennuyer, il fallait alterner les pleins et les déliés, alors tout à coup je me suis souvenue de La Gadoue. Et j'ai endossé des rôles qui, au départ, ne m'étaient pas destinés.(1996) 

 

Je me rends compte que je suis plus à l'aise au théatre, alors que je n'ai jamais été  vraiment à l'aise au cinéma. On théatre, on prend le temps, au cinéma, j'étais un peu frivole, je n'étais pas sérieuse. D'ailleurs, on ne me demandait pas des choses très sérieuses. A partir de la pièce de Chéreau, j'ai travaillé comme une brute. Puis j'ai commencé à prononcer les R . Avant, personne ne me disait rien. Au contraire,  on me disait plutôt : "Attention, si tu n'as plus ton cabas et ton accent, on ne t'aimera plus autant". Et puis un jour, au théatre, je me suis rendu compte que j'étais incapable de lire un texte ! (1996)

Z  comme Zidi (Claude)


Lorsque Claude Zidi m'a donné le scénario, je lui ai demandé pourquoi il ne prenait pas une star, comme Brigitte Bardot. Il m'a répondu : "Après ce film, tu seras une star ".  Les deux tournages avec lui, ce sont mes souvenirs les plus heureux de vacances, de gaieté, d'insouciance. C'était un tournage gai à tous les points de vue. C'était un film de vacances, avec cette grande assurance que Claude Zidi sait ce qu'il veut faire.
 

V  comme Varda (Agnès)


Pour la première fois de ma vie, j'ai écrit une lettre de fan à Agnès Varda pour son film Sans toit ni loi et une deuxième lettre pour Sandrine Bonnaire. Agnès m' appelée pour me dire qu'elle ne comprenait rien à mon écriture, est-ce que je voulais bien avoir un rendez-vous avec elle  pour que je lui explique mon mot ? C'est comme ça qu'on s'est trouvées, Agnès et moi, dans le parc de Sceaux, elle m'expliquait qu'elle voulait faire un film sur les saisons, quelque chose qui ne ressemblerait pas à un long-métrage classique, ça tombait bien parce que j'allais avoir 40 ans et je trouvais que je pourrais être tout d'un coup n'importe qui assis sur un banc, avec les feuilles mortes. Je n'avais pas le temps de faire un film classique parce que je devais commencer le Bataclan, j'étais en studio avec Serge. Elle a dit que ça lui allait très bien, qu'elle allait juste me suivre dans la vie, et c'est comme ça qu'elle a posé sa caméra rue de la Tour, finalement pour ne pas l'enlever pendant toute une année. Pour moi, c'était très flatteur parce que j'étais tout de même le sujet de son film. J'ai compris qu'un documentariste devait voler, franchir les barrières pour la beauté de son film, j'ai compris aussi son angoisse perce qu'à cette époque le cinéma 35 mm était lourd .(1988)

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