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M comme Maisons

J'aimeraisdire que ça n'a pas d'importance. Mais je suis bien obligée d'avouer que c'est un oeuf, une coquille, une armure. C'est le vrai bordel et c'est à moi. Aucune chambre n'est parfaite. C'est toujours en transition parce que je change souvent d'idées en ce qui concerne la décoration. Quand je ne travaille pas, je rentre dans ma maison et j'en ferme les portes. Je n'ai plus le temps et plus l'envie des mondanités et des cocktails. (1990)



La maison de Cresfeuille  en Normandie

J'ai acheté cette maison avec les quinze briques de La moutarde me monte au nez de Claude Zidi. A l'époque je subissais les décors de Serge, ses goûts et son rangement d'un fanatisme peu commun ! Je voulais absolument un endroit à moi et j'ai eu le coup de foudre pour ce petit presbytère. J'ai tellemnt de souvenirs dans cette maison ! Et les enfants aussi... Qu'est-ce qu'on rigolait ! Serge m'avait acheté ce pull marin que je n'aimais pas trop parce qu'il était rigide et grattait beaucoup. Je défaisais les trois boutons et les poussais à l'intérieur pour mettre un col en dentelle en dessous et ça grattait moins. Serge le portait aussi et je lui défaisais les boutons pour qu'on voie son joli cou. On voit sur la photo que j'ai découpé son tee-shirt pour la même raison. Charlotte porte les sandalettes Clarcks que j'ai subies toute mon enfance. Mon panier commençait à casser et comme j'étais très fétichiste, j'ai réparé l'anse avec une écharpe. Il venait du Portugal, d'une série de plusieurs, je l'ai toujours à la maison. (1999)



 

M comme Nelody Nelson



Au moment où nous avons pris la photo de la pochette,  Serge a décidé que les cheveux de Melody devaient être rouges. Ils m'ont donné une perruque rousse à laquelle ils ont rajouté des boucles. J'ai serré le singe en peluche que Serge m'avait donné (et avec lequel il a été enterré) sur mon jean. J'avais dû ouvrir la braguette, car j'étais enceinte de 4 mois de Charlotte. L'enregistrement à Marble Arch était très excitant. Quant au résultatfinal, on n'avait jamais rien entendu de semblable. Mon frère Andrew a récupéré une démo de l'album. Il s'est empréssé de le faire écouter à des DJ londonniens. Il était persuadé que "Melody Nelson" allait être un hit internationnal. Mais personne n'a voulu le passer en Angleterre. Et en France, non plus. A la fin de l'album, quand tu entends des paroles comme "Mineure détournée de l'attraction des astres", tout devient évident. On savait que c'était une merveille ! Mais personne ne voulait le diffuser sur sa putain de platine ! Ca ne passait nulle part à Londres. Il aura faullu attendre 80 pour que Melody Nelson soit disque d'or. Vannier est pour beaucoup dans Melody Nelson. Il y a une couleur des années Vannier chez Serge, la couleur des orchestrations. C'est un garçon pudique, touchant. Il a souffert de la monopolisation des médias par Serge, qui était injuste mais peut-être inévitable....  (2004)

 

M  comme  Mort sur le Nil

Mon agent londonien m'a envoyée faire ce film parce qu'il y avait Peter Ustinov. J'ai découvert Maggie Smith pendant le tournage, j'ai rigolé tout le temps avec elle, c'est une femme géniale et une actrice unique.  J'admirais énormément les numéros de Maggie Smith, Bette Davis, et Ustinov qui était génial. Je ne sais pas faire ça, je ne suis pas une actrice de yhéatre. J'ai essayé de jouer la carte de la sincérité, or c'est vrai que si tu n'es pas en très gros plan, la sincérité, ça ne se voit pas ! Le plus fascinant a été de la voir jouer. Et aussi le travail du costumier Anthony Powell. C'éest un des hommes les plus doués et les plus doux du monde, zvec un sens de l'humour fabuleux : j'ai trouvé en lui un ami pour la vie. (1985) 
 

M comme  Miossec

Un jour je vois au studio un garçon qui rougit, absolument coinçé : il vient de m'entendre chanter son texte. J'ai rarement vu quelqu'un d'une telle timidité, il tournait ses doigts, regardait par terre. J'ai compris la comparaison à Gainsbourg C'est incroyable qu'un homme ait pu écrire un texte si juste sur la jalousie féminine. Miossec est Breton., comme moi en ce moment. Je lui ai demandé s'il connaissait la boîte La recouvrance à Brest , il m'a dit : "Ca se peut ! " Les garçons devraient savoir à tout jamais que le grand charme chez un homme, c'est ce genre d'extrême sensibilité : formidablement attractif." (1998)

 

M comme  Metteur en scène

M  comme  Mansfield (Katherine)

J'ai toujours beaucoup aimé les nouvelles de Katherine Mansfield. Elles sont toujours un petit peu amères, très modernes, d'un ton assez sulfureux, pas si mignon que ça. Certaines charmantes, certaines ambigues. C'est très curieux de jouer un personnage qui est mort, de lire ses lettres, c'est très en voûtant. Elle est morte tuberculeuse, dans un petit hôtel minable, et je suis sûre qu'elle avait un désir de mourir assez fort pendant la dernière année. Elle était attirée par la mort : en lisant certaines pages, ça me semblait parfaitement clair. Sachant qu'il lui restait très peu de temps à vivre, elle a vécu intensément. C'est une femme que je comprends très bien... (1985)
 

N comme Non


Généralement, je commance par dire non... (1990)

 

 

O comme Oui


... et je finis par dire oui. (1990)
 

 

Quand on est acteur, c'est quelque chose d'irrésistible d'être vu par quelqu'un qui laisse sa trace sur vous. Je suis un modèle. Si j'avais vécu dans une autre époque, mon bonheur aurait été de poser pour des peintres ou des sculpteurs, pour Rodin, Gauguin ou Picasso. Je me serais jetée dans une baignoire comme a fit le modèle de Rossetti, qui est morte d'une pneumonie quand il l'a laissée trop longtemps dans l'eau pour peindre Ophélie. Je le sais. C'est peut être le summum de la vanité ! Il y a certaines personnes lorsqu'elles décident de vous peindre , vous ne demandez pas dans quelle couleur, devant quel paysage, avec quel partenaire, habillée ou déshabillée, dans une cave ou dans un chateau... Il y en a même, comme Fellini, vous ne serez pas le personnage principal, vous ferez seulement partie d'une fresque à la Delacroix... Il faut être un modèle modeste parfois, mais vous n'aimeriez pas que la peinture se fasse sans vous - quitte à être dans un coin, ou dans un miroir comme chez Velasquez. Parce qu'une bonne histoire tournée par un mauvais metteur en scène ne rimera à rien, mieux vaut une histoire pas évidente sur le papier, si le metteur en scène est un auteur. (1985)

 

M comme Mort


La mort est un soulagement magnifique. Le cauchemar, ce n'est pas de mourir. Le vrai cauchemar, c'est de mourir le dernier. J'ai ressenti de la jalousie envers ceux qui sont partis les premiers. Hier soir, j'étais à l'arrière d'un taxi dont le type était saoul et désespéré. Je sentais bien qu'il voulait en finir, il fonçait comme un dingue en disant qu'il était malheureux. J'étais aux anges, je regardais, sans lui demander de ralentir. Je me sentais sous anesthésie. (1991) 

 

O  comme  Oh pardon... (téléfilm)

Jacques Doillon m'a beaucoup aidé.... Il m'a filé de nobreux tuyaux et en particulier celui d'être têtue en m'expliquant qu'un film c'est comme un bébé en couveuse. Il faut tout surveiller. C'est plus confortable d'être comédienne que réalisatrice.  Il y a la présence de Christine Boisson et de Jacques Perrin. Elle, surdouée et jusqu'auboutiste. Lui, barbe de trois jours, séduisant et émouvant. Ils ont tout donné. Si le film est réussi, c'est grâce à eux.. J'ai toujours eu une peur panique que l'on me découvre autre que l'on s'y attendait., violente ou possessive par exemple alors que j'aurais aimé n'apparaître que douce et généreuse. (1992) 


 

P  comme  Premiers rôles

A 17 ou 18 ans, je suis partie avec mon père visiter l'Italie. Nous sommes passés par Florence, par Venise, c'était très gai. A Rome, nous sommes allés rendre visite à la cousine de ma mère, l'épouse de Carol Reed. Il était en train de réaliser un film avec Charlton Heston qui racontait la vie de Michel-Ange. J'étais tellement excitée par le tournage que je suis restée deux ou trois semaines de plus. J'ai demandé à Carol Reed ce qu'il pensait de moi. Il m'a répondu qu'on ne pouvait pas savoir.  "  La caméra doit tomber amoureuse de vous. Il y a des gens plus beaux que vous, des visages plus évidents. On ne peut jamais savoir avant d'essayer".  Je suis rentré à Londres, dans l'espoir de prendre des cours d'art dramatique. Et pui, une personne m'a déconseillé les cours et m'a dit de passer des auditions, directement, pour protéger ma fragilité. Je me suis présenté à deux théâtres, après avoir beaucoup travaillé avec ma mère.... (1991) 


 

P  comme  (La) Piscine

A la sortie de Slogan, je dinais avec Serge et Pierre Grimblat dans un resto parisien. Deray nous a rejoints au dessert pour me rencontrer, car Pierre lui avait fait une description élogieuse de moi. Il m' tout de suite proposé de m'ebarquer à Saint-Tropez o^devait débuter le tournage de La Piscine. Il m'a présenté à Delon, à Romy Schneider, à Maurice Ronet, et je leur ai plus. Alors, on m'a installé au Byblos, avec Kate, les couches, Serge, mes parents, toute la famille... C'était un tournage merveilleux. Romy était comme on l'imagine, stoïque et très solidaire. Elle m'a beaucoup aidée. Moi, j'étais un peu comme dans un rêve. Delon me draguait, il me proposait des diners et des balades en grosse voiture. Alors Serge contre-attaquait. Tous les jours, il arrivait sur le tournage avec une voiture différente, une Cadillac, toujours plus grosse que celle de la veille, pour taquiner Delon. A tel point qu'il s'est retrouvé le dernier jour coincé dans une ruelle de Saint-Tropez avec la plus grosse de ces bagnoles... Jouer avec Deray n'était pas très simple, mais ma vie hors du plateau de tournage était tellement agréable que j'étais formidablement heureuse. (1991)



 

P  comme  (La) Pirate

Je n'avais pas assisté à la projection à Cannes. J'avais dû rentrer à Paris en catastrophe, car ma fille Lou était tombée dans un escalier et toutes ses dents étaient entrées dans ses gencices ! Puis, vers 10 heures du soir, quelqu'un m'appelle et me demande : "Que pensez-vous du scandale ? - Mais quel scandale, de quoi parlez-vous ? - de La Pirate : les gens ont sifflé, hurlé."  Je suis retournée à Cannes pour la conférence de presse, et je pense que j'ai été très bien.Mieux même que dans le film. Au fond, c'était simple de répondre aux critiques et aux ricanements, car c'était une histoire d'amour, et personne ne peut juger ce genre de sentiments. Et puis Maruschka Detmers, avec qui je jouais dans le film , était tellemnt belle qu'il était facile pour moi de tomber amoureuse d'elle ! Dans les mois qui ont suivi, à Paris, je me souviens de femmes traversant la rue pour me dire : "Merci pour La Pirate".... (2014)



 

P comme Piccoli (Michel)


Piccoli a sans doute été mon partenaire le plus généreux : ses jugements, ses enthousiasmes sont tellement ouverts !  C'est un homme curieux de tout : il va voir les spectacles, la pop music, les concerts.... Il adore tout ce qui est artistiques. C'est un homme qui encourage les artistes parce qu'il les aime et qu'il a une idée totale du film. C'est peut-etre pour ça qu'il a été si généreux, si effacé sur La fille prodigue, pour que moi je brille. Et c'est pas un hasard s'il reste l'acteur français qui a la carrière la plus intéressante. (1984). 


 

Q comme  Quoi

J'étais à Rome. Je chantais en italien la musique d'un feuilleton de télé. J'ai appelé Serge et lui ai demandé d'écrire un texte en français. Il l'a fait et, pour la première fois, j'ai enregistré sans lui. Mais dès que ça été fait, je lui ai téléphoné de Rome pour qu'il écoute le résultat et qu'il juge. Il a aimé. J'étais soulagée. C'était "Quoi". Une très belle chanson. Pas une chanson-trahison.", (1988)
 

R comme Rivette (Jacques)


Rivette est une brise. Il est doux comme l'air. C'est un magicien, un de ces personnages rares, en voie d'extinction. Il est gai, et on n'imagine pas qu'il le soit. Il connait tout, il voit trois films par jour. Même "Rambo". Il dit : "Il y a des choses intéressantes dans ce film." En ce moment, il découvre les clips. Il passe son temps à regarder M6. "Céline et Julie" est un des  plus jolis films que je connaisse. Quand on tourne avec lui, c'est comme si on improvisait : il n'y a pas de scénario. Et en même temps, tout est d'une telle précision. Il sait parfaitement où il va. (1990)


 

S comme Serrault (Michel)


Serrault, Ah !  Serrault, j'ai accepté un rôle rien que pour l'amour que j'avais pour lui. Et à la suite de ce film, je le voyais partout dans mes projets. Je me disais  "  Et pourquoi il ne serait pas le père là,  et pourquoi pas l'amant , là ?  Et le tueur, là ? pourquoi pas ? Et la femme là ? Je jouerais l'homme, c'est pas grave !  " Je le voyais partout partout ! C'est un acteur de génie et j'ai adoré jouer avec lui, j'étais béate devant lui. C'est comme quand quelqu'un te parle et que tu laisses brûler la cuisine, c'était un peu ça. (1984) 
 

S  comme Séparation


J'ai réalisé avec éffroi, que ces gens, dont je croyais qu'ils m'aimaient réellement, qu'ils garderaient le silence quand il m'arriverait un vrai pépin, allaient se passer de mon accord et parler de moi contre ma volonté, Il y a eu cette couverture d Paris Match avec une vieille photo, où je pose avec les enfants dans une robe Laura Ashley : ils ont choisi l'expression la plus triste et en-dessous ils ont titré " Séparation entre Serge et Jane ". Comme si j'avais posé dans le malheur, alors que la photo avait été faite un an plus tôt. Evidemment, pendant ces jours-là, on était cachées à l'hôtel Hilton, essayant d'échapper aux journalistes qui se faulfilaient par les ascenseurs de service et glissaient le pied dans l'entrebâillement de la porte pour mettre un flash sous le nez de Charlotte. Tout à coup, j'ai vu ce que c'était que d'être traquée. Je voulais absolument préserver  mes raisons de partir, la discrétion la plus totale pour ne pas blesser davantage, je voulais surtout qu'on ne parle pas de moi et qu'on n'implique pas les enfants. Les enfants ont su qu'on était séparés en voyant leur visage à la une d'un journal. J'ai réalisé alors que ce n'était pas une bonne chose de les mettre dans la presse jusque là, même quand c'était gai, parce qu'ils ont pu subir des taquineries à l'école.... (1985))



 

R comme Rolin (Olivier)


Je le surnommais "le Tiger" ! J'étais contente de lui avoir trouvé ce surnom, lui était furax d'être assimilé à un grand fauve un peu fier, un peu show off, lui l'écrivain si intérieur, si discret. Olivier Rolin, c'est un chic type. Je pense qu'il traverserait la planète pour me venir en aide si j'étais en difficulté, même aujourd'hui. On s'est donné rendez-vous dans vingt ans, lorsqu'on sera bien décrépits, qu'il aura fait le tour des filles qui l'interessent,  et moi le tour des cerveaux masculins à explorer. Ce sera assez chouette d'avoir des souvenirs ensemble, je pense. (2008)



 

S comme Souchon

On s'était connus en faisant un film où je me faisais engueuler par Jacques Doillon parce que je me trompais tout le temps. Il m'arrivait de commencer des plans sequences très longs en souhaitant sincèrement que ce soit Alain qui se plante ! Le pauvre avait un trac énorme, et des grosses migraines qui le faisaient mourir. Alain, est de ceux avec Michel Piccoli que je peux appeler n'importe quand. Quand les choses ont tourné mal dans ma vie, Alain était là. Débarquant à Roissy une fois, je l'ai trouvé lisant le journal : "Une coîncidence, je passais par là." Alors il m'a sorti dans un restaurant pour m'expliquer que les garçons qui trompent les filles c'est pas bien, mais c'est pas grave dans le fond. Il était  charmant à essayer de me réconforter..  (1998)
 

S comme Shows (Carpentiers)


Ils sont à l'origine de toutes nos parties de rigolades. Grâce à eux, on a pu faire des comédies musicales folles. Personne d'autre n'aurait oser confier la réalisation d'un show en "prime time" à un personnage aussi dangereux que Serge. Il n'avait pas encore l'adhésion de tout le monde. Ils nous ont pourtant laissé carte blanche cinq fois de suite. J'ai pu faire des duos avec pratiquement tout le monde : Sylvie, Vartan, Sheila, Julien Clerc.... Des gens que je n'aurais jamais rencontrés autrement. J'ai même pu danser avec Claude François. C'était vraient gai. (1996)
 

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