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A comme Antonioni (Michelangelo)
Je savais que des Italiens étaient à Londres pour dénicher une fille, type jeune Anglaise dans mon genre... Arrivée au studio, on m'a dit d'écrire mon nom à la craie sur un tableau noir, en grandes lettres. Je devais me tourner vers la caméra pour qu'on juge si j'étais photogénique. Un type a bondi en hurlant : " Vous êtes fière de vous ? " Je me suis mise à sanglotter, en me demandant un peu où j'éatais tombée. J'ai entendu le réalisateur crier " Coupez " et un élégant monsieur s'est approché de moi. C'était Antonioni, un type très sophistiqué, très impressionnant. " Je voulais juste voir si vous étiez capable de transmettre une émotion." Il m'a dit qu'il me gardait, mais que le rôle n'était pas facile car il y a une scène où je devais être nue. J'avais quelques jours pour réfléchir et donner ma réponse. Mon mari m'a dit que je n'oserais jamais, moi qui refusais de me déshabiller la lumière allumé. J'étais un peu piquée au vif, alors je me suis dit : "Merde, on va voir si je n'en suis pas capable." Et je l'ai fait. Par orgueil. (1991)
A comme Amours des feintes
Je lui ai dit que j'en avais marre de me voir en photo, est-ce qu'il pouvait faire un dessin pour la pochette ? Il a pris ça très au sérieux. Il était alors en clinique, il avait sorti ses encres de Chine et fait acheter du papier à Philippe. Il a déssiné un premier visage et c'était le visage de Bambou, un deuxième et c'était moi, mais je m'y trouvais un mauvais oeil, j'ai proposé qu'il trace une mèche de cheveux devant, la plume s'est brisée, l'encre a éclaboussé le dessin, c'était beau, c'était la pochette du disque, et Serge a dit : "Je vais me remettre à la peinture". (1991)
A comme A la légère
Il me semblait que je ne pouvais pas opter pour un auteur unique, qu'il en fallait plein. C'était comme une infidélité totale, partout, avec tout le monde, et cela me rendait gaie. Cela me permettait de changer de personnage à volonté... On ne tourne jamais les pages, il me semble. Elles s'accumulent, c'est tout. Parce que je sais l'amour et l'admiration que Zazie avait pour Serge, de même que Souchon et Daho, (1998)
B comme Birkin (David)
Mon père, commandant de la Royal Navy, parce que c'était le héros de la guerre qui crachait du sang dans son mouchoir. Il fallait constamment lui donner des pilules. S'il avait des hémorragies, on l'emmenait à l'hôpital. Il y avait toujours autour de lui une aura de drame. C'était un personnage en permanente souffrance, ce qui en fait pour moi un saint..)
Mon père était résistant, il faisait partie de cdes commandos anglais qui traversaient la Manche pendant les nuits sans lunes pour aider les résistants françqis et repêcher les soldats anglais. I l a effectué une soixantaine de missions en un an. Il éatait incroyablement téméraire.
Après la guerre, il s'est battu pour certaines causes sociales. En particulier, il a bossé bénévolement pour une organisation qui avait pour but d'éviter la prison aux jeunes délinquants (1991)
B comme Barry (John)
Mon vrai premier amour fut John Barry. Il était déjà un peu célèbre et j'étais figurante dans une comédie musicale. J'étais sciée su'il soit tombé amoureux de moi. Ma mère m'avait dit qu'il ne fallait jamais coucher avant le mariage. Je ne comprenais pas bien pourquoi tout le monde, à Chelsea, couchait avec tout le monde... J'étais la vierge la plus âgée du Swinging London (j'avais presque 18 ans). Alors, quand John Barry a demandé ma main, j'étais trop contente. J'étais dingue de cet homme qui me faisait penser à Mahler lorsqu'il dirigeait un orchestre symphonique pour la BO de "La poursuite impitoyable". Puis j'ai eu Kate, un immense bonheur qui a changé ma vie. Mais je n'ai pas pu garder ce grand séducteur. Il est parti en Amérique avec une amie à moi. Ce n'est pas très étonnant, je ne connaissais rien à la vie et je devais être super mauvaise au lit. J'étais si triste que je suis retournée chez mes parents, avec Kate dans un panier. (2008)
A comme Andrew (son frère)
Lorsque mon frère préparait une bêtise, je ne voulai pas être dans le coup, je me contentais de surveiller pour voir si les flics n'arrivaient pas.. Andrew étaitparticulièrement culotté. Une fois, en sortant de son école, il est allé à l'ambassade de Chine avec deux ou trois copains; Ils sont entrés en cachette et ont tourné un film à l'intérieur avec des petites caméras. Pour les bersoins de leur film, ils ont brulé tous les rideaux de l'ambassade avant de sortir du bâtiment en hurlant et les poiers sont arrivés. Les journaux ont fait de mon frère et de ses copains des héros : " Des enfants affrontent les flammes pour sauver l'ambassade "... Mon frère était un grand aventurier et être sa soeur était à la fois terrifiant et excitant. C'était lui mon véritable modèle. C'est à Andrew que je voulais ressembler. C'est d'ailleurs pour lui que je me suis coupé les cheveux très courts la première fois, pour m'introduire dans son école.(1991)
A comme Ava (sa confidente)
J' avais fait le film parcequ'on m'y proposait un rôle tragique et aussi pour Ava qui s'occupait de mes cheveux. Elle était ma copine, ma confidente, ma drôlerie et j'avais pensé qu'elle pourrait faire de jolies coiffures de l'époque de Egon Schiele et Klimt. C'est tellement brimant de s'occuper de moi ; il y a plein de metteurs en scène qui disent "J'aime ces cheveux raides, cette frange... "' alors qu'Ava, qui était numéro un de coiffure mondiale, était capable de faire des trucs fabuleux avec des fers à friser. Mais elle est tombée malade dès le troisième jour du tournage et elle n'a fait aucune des coiffures. Après sa morts, je ne voulais plus une larme de vraie dans le film., le cinéma me semblait un truc bidon, et je refusais de dépenser une goutte pour ce film. Par contre, je voulais bien me torturer les yeux : je mettais de la glycérine directement dans mon oeil... c'était une agonie et de garder mes sentiments pour Ava... Là où elle pu se défouler vraiment, c'est avec Je t'ime moi non plus où elle a créé la petite perruque, ça c'est elle... Et les cheveux bouclés sur le Zidi, c'est elle et les frisures que j'avais dans Sept morts sur ordonnance, c'est elle... (1984)
B comme Baby alone in Babylone
Serge a fait de moi son porte-parole.... Mes chansons, c'est un peu son chagrin à lui. Je suis devenue la face B de Serge, son côté triste, mélancolique, blessé, douloureux. Il m'a offert ses constats d'échecs, des échecs plus graves, plus profonds encore que le saignement d'une blessure. Des chansons pour moi douloureuses à chanter. A travers elles, on se rend compte de la souffrance de l'autre... Serge m'a donné son rôle à jouer. Mais comme je me sens bien dans ses chansons, qu'elles correspondent à mon caractère, à mes états d'âme, je les ai prises pour moi. Elles sont de Serge, elles disent ce que Serge veut dire, elles sont miennes. (1991) )
B comme Bataclan
Là, c'était formidable de chanter pour la première fois toutes ces merveilles que Serge m'a données. Il fallait choisir 28 titres sur les 52. C'était très dur. On a pris tout " Baby Alone" et presque tout le "Lost Song". Il a écrit les plus belles choses depuis que je suis partie. C'était comme un plan séquence. J'avais deux heures pour taper juste. Ca prenait des proportions ecclésiastiques. Après il y a eu la tournée en France et au Japon. Les gens qui venaient me voir étaient toujours les mêmes. A Marseille, j'ai eu peur que le public n'attende autre chose. Je redoutais la déception des gens. Jamais je n'aurais pensé que ça puisse être un succès. A Marseille, comme à Tockyo, comme à Paris, il y avait les mêmes personnes. Des marginaux, des garçons fragiles, des filles amoureuses, des couples qui se tiennent. Je voyais les gens s'enlacer come s'ils avaient compris que les histoires d'amour sont désespérément fragiles. Je crois que jamais je n'aurais osé faire le Bataclan s'il n'y avait pas eu Chéreau. Je doutais trop. (1990)
B comme Bébés
J'adore être enceinte, avoir des bébés. Je me souviens d'être sortie de l'hôpital en rigolant de bonheur jquand j'ai eu Kate. Et l'excitation quand Charlotte est née ! Je hurlais de ma chambre pour que Serge la voie quand elle était sur mon ventre. C'était magnifique. J'ai confiance en moi avec les bébés. S'ils pleurent, je sais comment les réconforter. Quand Lou était bébé, je l'empêchais de faire ses nuits ! Je m'ennuyais tellement sans elle que je la réveillais à 4 heures du matin pour lui donner un biberon. J'aime les bébés et les vieux, ceux qui ne fonctionnent pas bien tout seuls. Là, je sais quoi faire.(1997)
B comme Bardot
Tourner avec Bardot était formidable. Elle était belle de la tête aux pieds, surtout quand elle arrivait le matin au studio, avant le maquillage. J'étais fascinée de e trouver à côté de ce phénomène, de voir de si près sa vraie bouche, ses vrais yeux, qu'on a tellement vus en photos dans e monde entier. "Bi Bi" est connue même en Ecosse où on ignore ses films ! Elle était tellement fraîche et dénuée de toute ambition. (1996))
C comme Charlotte
Quand je l'ai emmenée au théâtre pour voir "Terre étrangère", Piccolli était dans l'escalier. Là où tous les autres me disaient : " Attends pour ta fillle, c'est dangereux, ce monde d'acteurs... ", il lui a simplement dit : "Bienvenue chez nous." Quand je pense que je l'avais envoyée, à 8 ans, faire l'audition de " Paroles et musique"... Au moment de " La Pirate ", j'ai eu l'impression qu'elle voulait jouer dans e film. Mais elle était trop petite. Dès que l'occasion s'est présentée, je l'ai envoyée pour un casting chez Margot Capelier. Le danger que courent les enfants de vedettes, c'est d'être les vedettes des médias. Mais ces enfants-là n'ont pas de couronne. On leur tire tout leur lait et après on le jette. C'est un grand danger que d'être connu et de n'avoir rien fait. Le danger pour Charlotte c'était d'être juste la fille de Serge et qu'on ne la prenne pas au sérieux. Or ça a été l'inverse. On l'a prise tout de suite au sérieux. Elle est très sage,très mûre. Elle est très curieuse, elle lit beaucoup. Elle ne connaîtra jamaisle défaut des acteurs : s'ennuyer. Elle est modeste, fière et très exigeante avec elle-même. Elle voulait à tout prix avoir son bac pour faire une école d'architecture. Je pense que son attirance pour l'art lui vient de son père, qui est aussi peintre, et de mon propre père qui a fait les beaux-arts. (1990)i
B comme Boxes
Je venais de faire un déénagement en Bretagne, et je me suis demandé ce qu'il y avait dans mes cartons, quels souvenirs allaient avec. Il me semblait que mélanger dans cette maison, filles, pères, fantômes, ex-maris, enfants et visiteurs, c'était peut-être à faire. Je voulais aussi parler de cette sorte de panique que seules les filles connaissent à la cinquantaine. Quand tout s'arrête. Quand tu n'es plus capable de donner cet ultime cadeau : l'enfant qui ressemblerait au père adoré. Qu'est ce que tu vas faire alors ? Dans le film, je fais dire à mes fantômes : "Ca va maintenant, tout va bien, on n'a pas besoin de vous tout de suite." J'avais besoin de cette bénédiction du passé pour continuer à vivre. (2007)
C comme Campbell Judy (sa mère)
Ma mère était une personnalité fascinante, mystérieuse ! Elle arrivait à l'école dans une voiture mauve, décapotable, avec des lunettes noires. Elle avait une sophistication glamour. Mais il y a eu une grande pudeur entre nous pendant longtemps. Je me souviens qu'à 30 ans, brisquement, j'ai eu envie qu'elle me regarde vraiment, qu'elle me dise si elle me trouvait belle. C'était comme une nécéssité. Elle a été très touchante parce qu'elle a dit qu'elle m'aimait depuis toujours, mais que mon père m'aimait d'un amour si jaloux, si exclusif, qu'elle s'était souvent sentie exclue. Elle m'a dit : "Je ne voulais pas me mettre entre toi et le soleil !" Je ne sais pas si j'aurais eu la même générosité. Ma mère a une intelligence, une curiosité intellectuelle rares. Evidemment, elle pense que je pourrais faire des efforts, porter de jolies robes. Quand Serge et papa sont morts, elle a été magnifique. Elle m'a dit : "Secoue-toi, ça suffit, les morts ne t'en veulent pas d'être vivante?" Ma mère a un rapport merveilleux avec les adolescents, là où moi je suis nulle. Les bébés, c'est moins sont trucs. (1997)
C comme Chamfort
Serge lui avait écrit Manureva, Bambou... Je connaissais ses angoisses, c'est un personnage touchant, un peu gauche quand il marche, avec l'air d'être maladroit, mais il ne l'est pas et c'est ça qui est joli. (1998)
C comme Célébrité
C'est très agréable ! Toutes ces choses auquelles les autres n'ont pas le droit, moi je les ai. Les gens e klaxonnent, me font coucou. Mêe quand je traverse la rue avec mon chien et qu'il fait un gros caca en plein milieu, les gens me laissent faire et me sourient ! Ce qui me touche, c'est que les jeunes personnes qui n'étaient même pas nées pour Je t'aime moi non plus et Baby Alone in Babylone, me retrouvent sur Arabesque et La Gadoue. Aujourd'hui, je comprends pourquoi Serge me disait "C'est les gamines, les jeunes dans la rue !" Quand je le grondais pour avoir fait une bêtise à la télé, il disait : "Tant pis, les petites dans la rue, elles me trouvent très bien." Les inconvénients sont toujours ceux des féférences et pour mes enfants, ça doit être pareil : "Oh, comme Serge nous manque". On te ramène toujours à la mélancolie, au manque de Serge. Mais c'est une jolie réflexion, ça veut dire que vous faites partie de leur famille. (2004)
C comme Casino de Paris
Quelques mois après la mort de Serge, j'étais programmée au Casino de Paris. J'allais tellement mal que je voulais m'assoir en haut des escaliers avec une perruque de Melody Neslson, une photo de Serge au dessus de moi, et ne plus bouger. Philippe Lerichomme, qui veille depuis longtemps sur ma carrière, m'a dit : "mauvaise idée". Il m'a aidée à faire ce show, que j'ai présenté un peu partout en France, en terminant par les Francofolies. Au final, j'ai déposé le micro à terre. On m'a demandé : "Est-ce que cela veux dire que ça s'arrête ?" Longtemps, j'ai cru que oui, parce que Serge était mort... et que ce geste d'adieu lui était adressé. J'ai pensé que ce n'était plus nécéssaire de revivre chaque soir toutes ces belles choses écrites pour moi... Chanter, cela était devenu une affaire tellement aigue que j'étais au fond soulagée d'arrêter. (1998)
C comme Chéreau
J'ignorais tout de lui. Je l'ai découvert avec " L'homme bléssé ", son film. Ca m'a tellement bouleversée que je refusais de me débarasser de cette peine-là. Je l'ai vu trois fois ce jour-là et, au troisième coup, j'ai traîné ma mère. Pour finir la journée, on est allées à Nanterres voir "Combats de nègres et de chiens". Picccoli m'a dit : "Tu devrais faire du théâtre". Deux ou trois ans plus tard, après "La Pirate" , je tournais un vie sur la vie de Katherine Mansfield et Chéreau est venu me voir. J'étais très excitée. Je pensais qu'il me proposerait un film. Il m'a dit : "C'est une pièce de théâtre classique". Je ne connaissais même pas Marivaux. On a passé une soirée délicieuse. J'étais en état d'ivresse : son charme plus le vin que nous buvions. J'ai accepté de jouer " La fausse suivante". Le lendemain, quand je me suis réveillée, je me suis rendu compte que c'était impossible. J'ai dit non. Alors, il y a eu des sa part une période de harcellement. Il m'envoyait des télégrammes, des cartes postales. Il était si gentil... Il me manquait tellement que j'ai dit : "D'accord, on prend le thé". A toutes mes objections - et il y en avait des tas, à commencer par l'accent - il repondait " faux problème." C'est la première fois que j'ai pris une décision toute seule avec mon agnet. Personne ne m'en croyait capable. J'ai dit : "Oui, à condition de rester avec moi tous les soirs." Et il l'a fait. Il m'a appris tant de choses sur la psychologie humaine. A un moment, dans la pièce, je dit " Partez" et puis après "Restez". Je me disais "Comment peut-elle être si frivole cette femme?" Il me répondait : "Mais vous n'avez jamais attendu quelqu'un ? Vous vous faites tout un discours dans la tête, vous vous ditess "Je pars" et dès que vous voyez la personne, vous tombez à genoux." Je suis tellement tombée à genoux que j'ai eu un épanchement de synovie. J'ai aussi appris ce que c'étit d'être humain. C'est comme ça que j'ai accepté de faire "La femme de m vie" et que j'ai compris ce personnage. Dans la panique, on peut faire des choses très mauvaises. (1990)
C comme Comique
Les films comiques , c'est comme les croissants : il faut les manger chauds. Et j'adore les comédies pour ça, pour leur effet immédiat, pour les gens qui rigolent et qui viennent te voir et te dire : "Tu nous a bien fait marrer...3 C'est une sacrée récompense... Je crois que ça, ça vient aussi de quand j'étais petite : pour séduire les gens, je n'avais pas trouvé mieux que de les faire rire. Ce serait d'ailleurs la chose la plus pénible pour moi : qu'on me quitte pour quelqu'un de plus drôle !!!(1984).
D comme Dux (Pierre)
J'ai dit oui, oui, oui pour jouer avec Pierre Dux au théatre des Bouffes Parisiennes dans "Quelque part dans cette vie" d'Israël Horowitz J'aime sa tendresse envers moi chaque soir avant le lever de rideau. Il 'apaise. Dans la pièce, il commence comme un pilier et finit comme quelqu'un de plus petit que moi. Dans la vie il a cette fragilité-là. Et cette intelligence. J'ai toujours été gâtée au théâtre par mes partenaires : Piccoli, Sandre, Bourdille. Avec Pierre, je retrouve cette complicité. Quand j'arrive au théâtre, je me calme. Toutes les frustrations de ma journée, je les mets dans la pièce. Je ne pleure jamais avant. Je garde ça pour le soir. (1990).
D comme Dust
Je n'ai pas eu les droits d'utiliser quoi que ce soit qui m'appartienne. On m'a imposé une robe qui était cousue jusqu'au cou, pour qu'on ne voie pas les os des clavicules, que personnellemnet je trouve jolis chez moi. J'étais déjà brimée avec ma raie au milieu. Pour moi, c'est la chose la moins flatteuse du monde. Il y a des chignons un peu flous, un peu jolis, avec une mèche qui tombe mais là non : deux tonnes de laque, un élastique pour serrer bien fort, pour avoir une tête d'épingle, et puis le visage parfaitement pâle. Je n'avais qu'un costume pour tout le film mais il était parfait... Je viens de montrer une photo du film à quelqu'un qui m'a demandé "Qui est ce garçon ? " , c'est moi , prztiquement sans maquillage On m'avait donné des talons juste à l'horrible hauteur, trois centimètres, qui donnent une démarche si disgracieuse. Pour les scènes de nu, c'éatait difficile de ne pas me cambrer, de renoncer à tout ce qui fait plus joli, puisque je jouais une femme qui n'a jamis été touchée et qui ignore cela. Je me voûtais, ce qui est très laid. Je me suis beaucoup basée beaucoup sur certaines attitudes de Zouc, qui a une sorte de désespoir corporel dans certains de ses sketches. Il faut faire abstraction de son corps, ne pas imaginer ce que ça peut donner si on enlève la robe. (1985)j
D comme Doillon (Jacques)
Je ne l'imaginais pas du tout comme ça avant de le rencontrer. Avec un nom pareil je voyais un doyen, oui c'est ça, le doyen du cinéma français. J'avais vu "La Drôlesse", j'imaginais quelqu'un de moral. Et puis il a sonné à la porte, j'ai ouvert et c'était un garçon... Il n'aimerait pas que je parle de lui et moi. J'ai un peu horreur de dévoiler les autres. Il a une vulnérabilité de fille et une lucidité qui fait peur et, en fin de compte, si rassurante. Il est d'une modestie incroyable. Il a horreur de toutes les flatteries. Pour moi, c'est un très grand metteur en scène. Il est prêt à tout vous donner pour vous faire sortir le maximum. Il est comme un accoucheur. Pendant les prises, il vous tient la main. Il peut faire 75 prises si c'est nécéssaire. Il est tout le temps en découverte. On a l'impression qu'il cherche sa route avec vous. Quand vous tournez avec quelqu'un d'autre, il vous manque. Bon, je crois qu'il supporterait peut-être que je parle de lui comme metteur en scène. (1990)
D comme Daddy Nostalgie
C'est Colo Tavernier, l'ex-femme de Bertrand Tavernier, qui a eu l'idée du film. Elle avait un scénario dans ses tiroirs. Tout le film tourne autour de l'amour pour son père et la crainte de le perdre. C'est un rapport de séduction incroyable qu'on cherche tout le temps avec d'autres. Chez moi, c'est obsessionnel. Ce n'est pas par hasar qu'on m'a proposé ce genre de rôle trois fois de suite. vant ce film, il y a eu "Dust" et puis "La Fille Prodigue". Mais on est tous pareils. Personne ne s'en sort. Bogarde est un père divin. Il a un sens de l'humour cruel et sarcastique, une tendresse débordante qui se cache et un charme.... Le casting est parfait. Odette Laure, qui joue la mère est formidable. Elle est larguée, hors de la complicité entre le père et la fille. En plus nous parlons tous les deux anglais et ça la met hors du coup. (1990°
D comme Depardieu
Avec Depardieu, sur Sept morts sur ordonnance, ça aété formidable. Il y avait quelque chose en plus dans son jeu à lui qui m'emportait très haut parce qu'il est inconditionnel de ses rôles, ce qui fait que c'est très excitant de jouer avec lui. Il m'a rendue mieux que j'étais, parce que je me suis laissée emporter dans sa folie. Il est très fort, Depardieu et il a quelque chose d'une super-fille parce qu'il a un côté féminin en lui qui est très attractif. (1984)
E comme Ex fan des Sixties
L'enregistrement de cette chanson s'est déroulé en juin 1978 dans des conditions très pénibles. J'étais dénouée de rythme et malgré les repères de l'ingénieur du son et de mon directeur artistique : Philippe Lerichoe. Je n'arrivais pas à positionner ma voix sur cette erveilleuse mélodie de Serge, que j'ai finalementenregistrée deux mois plus tard sans difficultés. Serge était fâché et ne comprenait pas que je puisse butter sur ce titre dont le texte initial a été remanié suite aux décès successifs de T.Rex et du King durant l'été 78..(1998)
F comme Famille
Il y a d'abord la famille du début qui est liée au monde interdit. Peut-être qu'on a des enfants soi-même pour ré-rentrer dans l'enfance. En tout cas, si on a une grande nostalgie de son enfance, c'est sûr. C'est rare de préférer être avec sa famille plutôt qu'avec tout autre personne au monde. C'est mon cas. J'ai un perpétuel manque d'eux. L'envie est tout le temps là. Mon frère Andrew était mon héros. J'ai fait du cinéma pour lui à 12 ans. Et le désir de faire du cinéma pour moi vient sans doute de là. Lorsque j'étais enfant, j'ai tourné dans trois films qu'il a réalisés. D'où l'envie que Charlotte soit captée en tant qu'enfant. En France, j'ai une famille adoptive. J'éprouve une curieuse sensation. J'ai envie de mourir ici.. L'Angleterre, pour moi, c'était le monde d'avant. Au fond, j'ai fait vingt ans là-bas et vingt ans ici... C'est drôle quand on y pense. Cela correspond aux deux moitié de a vie. J'aime la maman de Serge, sa soeur, ainsi que ses neveux, ses nièces. Et maintenant, j'ai la maman de Jacques. Tout ça, ce sont mes familles. Sinon, j'ai es propres enfants, et pas beaucou d'amis. Il y a d'abord mes enfants, puis mes parenst. Je n'ai pas envie d'autre chose. (1990)
E comme Enfance
Une maladie dont on ne sort pas. Après l'enfance, plus rien n'est aussi bien. Ca paraît d'autant mieux que c'est invérifiable. Un peu comme la mort. (1990)
E comme Engagements
La vie donne tellement qu'il faut savoir être généreux à son tour, Si on a la chance d'avoir quelques chansons pour faire oublier la souffrance, pour abriter du mal... Selon moi, il y a les engagements évidents contre la peine de mortt et ceux de base comme adhérer à Amnesty Internationnal. Et puis il y a mes voyages sporadiques à Sarajevo pour voir la réalité sur le terrain. Au Rwanda : je me souviens de mon grand remords de n'avoir rien tenté à l'époque. Et jamais je n'aurais chanté en Tchétchénie sans m'exprimer contre Poutine. En ce moment, nous nous battons pour Aung San Suu Kyi, Prix Nobel de la paix emprisonnée en Birmanie. Si on ne bouge pas, on fera quoi après sa mort ? (2007)
F comme (La) Fausse suivante
Une soirée monstrueuse où j'ai cru que tout était foutu pour la vie - quelqu'un dans la salle a crié : "Plus fort ! " J'ai pensé que tous les soirs ils allaient crier : " Plus fort ! " Et que le monsieur "Plus fort ! " reviendrait. Chéreau me rassurait : "Mais non ! Tout est loué d'avance, il ne reviendra plus." Moi, de la scène, je le guettais.... J'ai eu de la chance à Nanterre. Chéreau a su utiliser tous mes défauts : ne pas parler fort, avoir peur... Il a intégré tout ça dans le contexte de la pièce, pour faire croire que j'étais ainsi exprès, alors que pour moi, c'était tout bêtement des réactions animales. J'ai commencé dans de bonnes mains. Peu de gens m'ont été hostiles. On m'a dit que c'était plutôt bien. Beaucoup ont pensé : elle est moins con qu'on croyait. Mais de là à me dire intelligente, c'est une autre affaire.... La dernière vague a été bonne pour moi. J'ai peur de la prochaine. Je suis sûre qu'ils vont être sans pitié.(1988))
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